Covid-19: couvre-feu national en Allemagne après l'adoption d'une nouvelle loi contre l'épidémie

RESTRICTIONS - L’Allemagne entre ce samedi 24 avril dans une nouvelle phase de verrouillage de sa vie publique comprenant des couvre-feux nationaux après l’adoption d’une nouvelle loi très controversée renforçant le pouvoir d’Angela Merkel...

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Face au Covid, Merkel s'agace des Länder récalcitrants et menace d'intervenir (photo au Bundestag le 25 mars 2021)

RESTRICTIONS - L’Allemagne entre ce samedi 24 avril dans une nouvelle phase de verrouillage de sa vie publique comprenant des couvre-feux nationaux après l’adoption d’une nouvelle loi très controversée renforçant le pouvoir d’Angela Merkel pour lutter contre la pandémie. 

Alors que de nombreux pays, comme l’Italie, la Suisse, la Belgique, ont programmé l’assouplissement prochain des restrictions, la 1ère économie européenne s’inscrit à contre-courant en activant ce qu’elle appelle “un frein d’urgence” prévu dans la réforme de la loi sur la protection contre les infections.

Adopté cette semaine au Bundestag sous les protestations dans la rue de plusieurs milliers d’opposants à la ligne dure d’Angela Merkel, le texte impose un durcissement des règles sanitaires dès que le taux d’incidence, qui mesure les infections sur une semaine, est supérieur à 100 pendant trois jours. Sa durée est limitée jusqu’au 30 juin.

Au delà d’un seuil de 165, les cours en présentiel dans les écoles sont interdits.

Vendredi 23 avril, l’incidence a augmenté à 164 en moyenne dans le pays, dont les confinements n’ont jamais été aussi durs que chez certains de ses voisins, comme la France ou l’Espagne. 

“C’est dur, cela pèse, sur chacun d’entre nous. Mais c’est nécessaire pour une période provisoire”, a assuré le ministre de la Santé conservateur Jens Spahn. 

Il s’agit de “briser la troisième vague du virus”, et ensuite “ré-ouvrir progressivement avec un usage renforcé de tests”, a-t-il affirmé.

Le déclenchement automatique des mesures doit mettre un terme aux tensions avec les régions, compétentes en matière sanitaire et d’éducation, mais dont certaines avaient jusqu’ici aménagé, voire ignoré des mesures strictes pourtant décidées avec leur aval.

Vives contestations

Pour le gouvernement, il est primordial de prendre le contrôle sur la gestion de la pandémie. Celle-ci a fait plus de 81.000 morts dans le pays depuis un an et la troisième vague d’infections - marquée par une propagation rapide des variants du virus - n’a pas encore atteint son pic, selon les virologues.

Dans le détail, le dispositif comprend de nouvelles réductions des contacts privés, la fermeture des magasins non essentiels ou des musées, un recours accru au télétravail, et surtout, mesure la plus critiquée, la mise en place de couvre-feux entre 22h et 5h, avec la possibilité cependant de prendre l’air seul ou de faire son jogging jusqu’à minuit.

Cette mesure, très sensible dans un pays qui a connu deux dictatures, pendant le nazisme, puis la RDA-communiste, est jugée contraire à la constitution, notamment par les libéraux du FDP.

La Cour suprême de Karlsruhe a déjà reçu 25 recours contre la loi, selon un de ses porte-parole. Comme celui du parti bavarois Freie Wähler, partenaire des conservateurs de la CSU au gouvernement de la région, qui veulent obtenir l’annulation des couvre-feux et des fermetures de magasins.

Les interdictions de sortir risquent aussi de perturber les déplacements en train ou en avion. Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a conseillé vendredi aux personnes qui n’ont pas de raison, professionnelle notamment, de voyager de repousser leur projet. 

Les régions se sont déclarées aussi très sceptiques sur ces couvre-feux, le chef du gouvernement de la Hesse Volker Bouffier estimant notamment qu’ils devraient être appliqués seulement localement et “en dernier recours”.

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